Message#218 » mer. oct. 21, 2020 4:41 am
Détrompe-toi, tous les arguments que tu donnes ne sont pas un obstacle à un brevet et presque tous sont en la faveur d'un brevet.
Je ne suis pas spécialiste des brevets mais je les consulte régulièrement.
Que pourrait faire un laboratoire ou un chimiste ?
- Ton premier argument : l'efficacité et l'innocuité. En observant les pratiques des personnes comme toi qui testent de nouvelles choses, des indices se dégagent et peuvent inciter à faire des études plus élargies et systématiques.
- Le budget : les labos l'ont. Le but de la recherche n'est pas de trouver à coup sûr mais de trouver de temps en temps quelque chose de rentable.
- Le prix de vente. Ce n'est pas uniquement un produit que vendent les labos mais aussi un brevet. Toute la nuance est là. En quelque sorte tu ne paies pas le produit ou les produits entrant dans la composition mais tout le processus de recherche, d'élaboration, de test... c'est à dire, les salaires, les amortissements, les bénéfices, la recherche (déjà) de nouveaux produits...
- Brevet possible ? Voir plus haut, ce n'est pas le produit qui est breveté mais le procédé. Le sel de mer et l'oxygène doivent être "brevetés" dans des milliers de mélanges. Vois par exemple les spécialités brevetées avec des composants simples : acide formique, acide oxalique, thymol...
- Le budget de l'AMM n'est autre que le budget de tout ce processus.
- Un autre labo pourra demander une autre AMM pour un produit comparable. Mais alors il devra payer des droits pour utiliser le brevet du premier. Donc pour casser les prix il devra être très performant en matière de production. Le dépôt de brevet ne vise pas à empêcher la fabrication d'un produit, ni même de le vendre mais à s'assurer un bénéfice (souvent conséquent) au cas où d'autres voudraient mettre sur le marché un produit comparable.
Comment assure-t'on une réelle protection en cas de dépôt de brevet ? En ayant une définition très large. Prenons ton exemple de lithium. Le brevet ne dirait pas : "un mélange de 1 gramme de lithium dans un sirop de 50% de sucre"
Il citerait toutes les sources possibles de lithium, préciserait une préférence. Donnerait une large plage de concentrations raisonnables (par exemple : de 1% à 10%), ajouterait une plage plus réduite (par exemple plus particulièrement de 1% à 5%), puis une plage de préférence (par exemple : de préférence de 1à 2%). Pour le sirop il préciserait que tous les types de voies d'administration du produit sont concernées par le brevet et indiquerait une préférence pour le sirop de 50%.
Donc nous sommes bien dans le cas d'un dépôt possible voire probable de brevet si des expérimentateurs comme toi continuent leurs essais et communiquent leurs résultats.
Cela doit être de cette manière que les mélanges à base d'acide ont été brevetés par des firmes.
Après avoir écrit ce qui précède j'ai eu l'idée de chercher si un brevet existait déjà, ben oui ! brevet WO2017042240A1 (Stefan Hannus, Peter Rosenkranz, Bettina Ziegelmann de l'université d'Hohenheim, Stuttgart Allemagne). Donc si un labo veut vendre il devra payer des royalties. D'un autre côté si personne ne fabrique et vend, le propriétaire du brevet ne gagne rien... toute la négociation est là.
Attention le brevet n'est pas l'AMM.