Pille Muguet a écrit :Tu n'en avais pas acheté une il y a 1 ou 2 ans ?
Effectivement, pas facile de le semer le math !
Pille Muguet a écrit :Tu n'en avais pas acheté une il y a 1 ou 2 ans ?
Du coup ça se passerait comment ? Tu élèves des filles de ta reine VSH et tu les emmènes se féconder au rucher de fécondation ? Puis comment tu testes pour savoir si tes filles ont toujours ce caractère ? Car il me semble que c'est fortement récessif.
Oui c'est ça, les reines issues de la reine VSH (les filles reines) auront les gènes de leur mères et des faux bourdons VSH ayant fécondé leur mère (elles sont donc elles-mêmes VSH). Par contre pour s'assurer que les futures ouvrières (issues de ces filles reine) aient le caractère VSH, il faut des faux bourdons eux-mêmes VSH puisqu’ils apportent 50 % des gènes. Et tu as raisons c'est toute la difficulté du caractère VSH, non seulement il s'agit de gènes récessifs mais en plus ils en ont pour le moment identifié 9 impliqués. Alors pour tester... De ce que j'ai compris, il faut compter les phorétiques avec un dispositif type gobelet double-fond avec capsule CO2. Par contre je n'ai pas tout compris ou tout n'était pas expliqué ? Le protocole de vérification du caractère VSH est très strict et de ce que j'ai compris les colonies exemptes de varroa sont infestées avec 100 varroas et on vérifie après un certain temps combien il en reste. Les apiculteurs impliqués dans le programme auxquels Arista fournit les reines VSH, doivent bien entendu remonter les résultats. Il y a aussi des séances de désoperculations de couvain avec des bénévoles. Sacha d’Hoop qui est un des employés Arista nous a parlé de plus de 1 millions 300 000 cellules de couvains désoperculés depuis le début du projet. Je n'ai pas trop compris non plus les pourcentages présentés. On parle de 100% VSH quand il n'y a plus 1 seul varroa dans la colonie je crois. Après il y a des 75% VSH etc..
Au début ils ont beaucoup travaillé en SDI (Single drone insémination), donc comme son nom l'indique insémination avec 1 seul mâle : Ça permet évidemment de mieux maîtriser la génétique, mais le problème c'est que ce n'est pas très pérenne en production puisque la spermathèque est en grande partie vide. Maintenant ils en sont à ce qu'ils appellent des MDI (Multi drone insémination) donc de la fécondation naturelle sur station de fécondation saturée en mâle VSH. Le président de l'Abeille Arlonnaise nous a dit que leurs ruches ont passé la saison 2022 sans aucun traitement et les colonies sont en forme en ce début d'année 2023. Donc tout cela semble fonctionner et est prometteur. Ce qui a été drôle à un moment donné, c'est que Paul Jungels a présenté un slide où il montrait qu'il n'y avait pas de corrélation entre les varroas phorétiques et les varroas dans le couvain. Donc parfois peu de phorétiques et beaucoup d'infestation dans le couvain, et parfois l'inverse. Or Arisata semble baser leur validation VSH sur les phorétiques
Paul Jungels utilise une binoculaire 10X. Il désopercule le couvain operculé de 17 jours, au moment où les larves ont les yeux foncé je crois et où elles commencent à changer de couleur. Il vérifie alors qu'il n'y a pas de varroa reproducteur dans les cellules, ni de juvénile. En d'autres termes les abeilles VSH éliminent les larves qui sont dans des cellules où le varroa se reproduit. Elles sont apparemment sensibles à une substance émises par les varroa juvéniles. Arista travaille actuellement sur des protocoles de validation du caractère VSH autres que la désoperculation, qui on s'en doute est très fastidieuse. Si ça t'intéresse, tu peux essayer de trouver la publication de Fanny Mondet de l'INRAE sur le sujet, ou demander à Sacha qu'il t'envoie le lien (?).
J’oubliais, il va sans dire qu’en plus du caractère VSH ils valident les autres caractères recherchés par les apiculteurs : production de miel, douceur etc…