tizapi a écrit :Merci pour le partage de ces vidéos ; la méthode et la philosophie d'élevage de ce monsieur approchent ce que je voudrais mettre en place.
Peut-être pas de l'abeille noire "pure", mais des abeilles les mieux adaptées possible à leur milieu. avec suffisamment de variété pour obtenir une résilience face aux multiples agressions. Des ruches peut-être un peu moins productives en absolu, mais nécessitant un travail moindre.
De toute manière, dès que l'on s'occupe d'un animal le naturel est relégué au second plan ; il me semble qu'orpheliner des essaims artificiels n'est pas plus contre-nature que toute autre intervention dans les ruches. Cela permet d'agrandir son cheptel sans recourir au greffage et aussi de limiter les essaimages non désirés.
Sur un forum américain parlant d'élevage de reine (naturel), un intervenant explique le principe à peu près comme ça : "La meilleure abeille pour vous est celle qui vit dans votre rucher, alors pourquoi en acheter."
La rentabilité est toujours à calculer en tenant compte du travail fourni, donc si en effectuant de (simples) divisions on agrandit ou maintient son cheptel, c'est peut-être plus rentable que de mettre en place toute une infrastructure d'élevage.
Je suis assez d'accord avec toi Tizapi, avec une nuance peut-être. Je pense que nous avons grand intérêt à préserver l'abeille noire la plus pure possible, Apis mellifera mellifera. Et pas juste, la "bonne abeille de pays" ou "l'abeille de gouttière" comme on nomme parfois les abeilles "tout-venant", vaguement noires, vaguement jaunes, vaguement grises...
Pour l'abeille noire, si l'apport de génétique exotique avait été limité en quantité et sur la durée, alors on aurait pu envisager cet apport comme un "petit plus", qui aurait pu s'exprimer ou non en fonction de la sélection naturelle du milieu... Alors, un équilibre aurait pu être trouvé et comme tu le dis, une "résilience" aurait pu émerger, avec une abeille non "pure", mais très peu hybridée...
Mais il n'en est rien, l'apport de gènes exotiques est continu, il s’accentue, même les amateurs s'y mettent ! Ce n'est plus un "petit plus" potentiellement bénéfique, c'est un lessivage du patrimoine génétique de notre abeille.
Pire, les apiculteurs ("bienveillants") font du mieux qu'ils peuvent pour contrer cette sélection naturelle, environnementale. Ils assistent ces nouvelles abeilles inadaptées en nourrissant, transhumant, traitant, etc.
Ne dit-on pas que l'enfer est pavé de bonnes intentions ! Je dois avouer que moi-même j'ai la faiblesse de me montrer (parfois ? souvent ?) bienveillant avec mes abeilles...
Mon intention, dans ce fil destiné à l'abeille noire, est de questionner, constater, critiquer peut-être, mais certainement pas de juger les pratiques des uns et des autres. Chacun essaie de faire du mieux qu'il peut, avec ses moyens, ses convictions, ses expériences, etc., et ce n'est pas simple, non, ce n'est pas simple !