Message#4 » sam. janv. 20, 2018 9:01 pm
Conclusion : Bien que l'apiculture existe depuis environ 7000 ans, et que déjà de nombreuses énigmes sur les compétences et les capacités des abeilles ont pu être explorées, notre compréhension de ce que doit être un élevage adapté à l´espèce des abeilles n´en est qu´aux balbutiements.
L´abeille, ainsi que l'écosystème qui règne dans la ruche dans des conditions naturelles en intégrant l´action symbiotique positive du pseudo-scorpion, n'ont jusqu'à présent guère été pris en compte. De plus, le fait d´avoir négligé dans le monde occidental, de reproduire dans les ruches le système particulier que les abeilles trouvaient dans les troncs d´arbres, les propriétés spécifiques, physiques et microclimatiques de leur habitat naturel, a obligé la plus grande partie des abeilles à survivre dans des conditions qui ne tenaient pas compte des particularités de leur espèce.
Les effets négatifs qui en résultent sur la santé des abeilles sont susceptibles de constituer un facteur important dans la diminution des possibilités de survie des abeilles en hivernage. Il s'avère que pendant de nombreux siècles, plus par hasard que pour des raisons pratiques, la paille avait été utilisée comme matériau de construction pour les ruches, apportant ses caractéristiques favorables mais qui sont restées ignorées, telles que l'isolation thermique et la facilité des échanges gazeux. Le passage vers des systèmes plus modernes de ruches imperméables, l'utilisation de feuilles de plastique sous le couvercle, et l'utilisation des méthodes de construction qui du point de vue de la physique étaient défavorables (par exemple les caissons en bois) montrent clairement que le bien-être des abeilles n´est vraiment pas au premier plan, mais au service de l´apiculteur.
Dans les études scientifiques actuelles du microclimat des ruches, ce n´est pas l´aspect apicole qui est au premier plan, mais exclusivement la comparaison entre l´habitat des abeilles et leurs conditions de vie.
Cette approche est non seulement nécessaire, mais impérative, car l'apiculture est devenue de plus en plus difficile au cours des dernières décennies en raison de nombreux facteurs, et la mortalité hivernale a augmenté malgré l'utilisation appropriée de toutes sortes de produits chimiques.
Les abeilles ont entre autres à lutter contre le parasitisme du varroa, l'utilisation de produits chimiques et d'acides, l´intrusion directe de l'ingénierie génétique dans l´élevage, l'électro smog, l'agriculture et les pesticides utilisés, les monocultures à la campagne et les déserts agricoles qui en résultent. Bien que certains de ces aspects échappent à l'influence directe de l'apiculteur, la plupart sont directement entre ses mains.
En tant qu´apiculteur, tant que nous n'avons pas tout fait pour permettre que nos abeilles vivent selon les nécessités de leur espèce, il est inutile de pointer du doigt d´autre domaines ou de les rendre coupables des problèmes croissants (comme accuser les lobbies de la Chimie par exemple).
Parce que non seulement les conditions environnementales ont radicalement changé au cours des dernières décennies, mais aussi les systèmes de ruches utilisés dans l'apiculture elle-même.
La condensation et les moisissures sur la bâtisse sont aujourd’hui considérées comme tout à fait normales. Les modes d'action, tels que l'utilisation de l'acide formique, l'acide oxalique, l'acide lactique, Thymovar, Perinzin (neurotoxine) et d'autres moyens, bien que jugés nécessaires, sont en réalité obsolètes.
Les études sur les effets sur les senseurs sensibles des abeilles, ainsi que sur la santé même des abeilles, sont rares ou inexistants. Bien que l'efficacité des fonds utilisés se soit améliorée au cours des dernières décennies, les problèmes ont augmenté en même temps.
Il est urgent de repenser tout cela ! Toutes les colonies ne doivent pas être purgées de Varroa, toutes celles qui ne répondent pas à nos critères ne sont pas à détruire et tous les essaims ne peuvent être bloqués ou capturés. Nous devons d'urgence apprendre à mieux regarder et regarder au-delà des horizons des pratiques apicoles actuelles.
En plus de tout cela, chaque amoureux de la nature devrait s´engager pour la re-naturalisation des abeilles domestiques, car la sélection naturelle est la seule et unique à contempler les critères qui permettent la viabilité d'un individu dans leur totalité, entendons ici l´essaim comme individu.
Une sélection apicole signifie toujours un déplacement de ce fragile équilibre. À partir du moment où nous changeons, ce qui pour les abeilles est d´une importance élémentaire et qui conditionne leur survie (par exemple les séances d´épouillage/ nettoyage) pour mettre en premier plan une autre caractéristique qui conditionne aussi leur survie (production de miel par exemple, fixation de l´essaim, blocage de l´essaimage), mais laquelle a pour nous ou pour l´apiculteur l´importance élémentaire, nous modifions l´équilibre du comportement des abeilles de la colonie et diminuons ainsi les possibilités de survie de cette colonie.
Par conséquent une sélection apicole ne pourra jamais imiter ou se substituer à la sélection naturelle. Pour cette raison un projet de re-naturalisation de l´abeille est absolument nécessaires pour assurer la survie des abeilles à long terme.
C´est sur ces prémisses que je me suis appuyée pour la structure de la ruche et pour son mode de conduite. Chacun des points nommés dans ce texte correspond à une ou plusieurs caractéristiques de la ruche, à une ou plusieurs particularités de sa conduite.
Si nous sommes d´accord avec ces prémisses, le fonctionnement de la ruche terrecuite coule de source...
Si je me suis mal exprimée, n´hésitez pas à me corriger.
Si j´ai commis une erreur je serai infiniment reconnaissante pour toutes vos remarques... Merci à ceux qui ont lu tout ce texte !
Bonne soirée,
Patricia