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Biruche : principe ?

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Biruche "Wells System" 1890

Message#46 » mar. août 16, 2016 6:58 am

Je vous livre une petite pepite sortie de "L'Apiculteur" de 1893

La Ruche à deux mères Par G. WELLS, apiculteur, à Aylesfond, près Maidstone (Kent), Angleterre.

INTRODUCTION

Avant 1890, j'avais l'habitude d'hiverner mes reines de réserve pour les donner aux populations trouvées orphelines lors de la révision du printemps. Voici comment j'opérais :

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Je plaçais deux mères avec leurs abeilles, dans une ruche, en séparant les deux populations par un grillage métallique a, b, à mailles très serrées, chaque population occupant un côté de cette séparation, les plus grandes précautions étant prises, pour qu'il n'y ait aucun passage permettant aux mères ou à leurs abeilles de se trouver en contact à moins que par l'entrée, et même pour éviter cet inconvénient, j'ajustais une planchette c, d, divisant en deux cette entrée, ainsi que le tablier de la ruche (figure 1). Si, au printemps suivant, je trouvais des ruches orphelines, je leur donnais une de ces reines de réserve, j'enlevais la séparation métallique a, b, pour permettre à l'autre mère de prendre possession du couvain et des abeilles du compartiment, dont elle avait été isolée pendant la présence de l'autre mère. Je n'ai jamais remarqué aucune trace de lutte ou de mécontentement, quand les abeilles des deux compartiments étaient ainsi admises à se mélanger et à ne plus former qu'une seule population.

Après avoir donné à chacune de mes ruches trouvées orphelines une de ces jeunes reines de réserve, s'il m'en restait dont je n'avais pas disposé, je les laissais dans leurs ruches respectives, jusqu'à ce que le développement de leur population nécessite l'addition des hausses et, si à cette époque je n'avais pas le placement de la seconde mère soit chez moi ou chez d'autres apiculteurs, je tuais la moins bonne des deux et j'enlevais la séparation a, b, de manière à réunir en une seule les populations des deux compartiments. J'opérai de cette façon jusqu'en 1890; cette année-là, après avoir disposé de mes reines de réserve, à une certaine époque il ne me restait plus qu'une ruche contenant deux mères, dont l'une était réservée à un de mes amis. Comme il tardait à la prendre, ces deux reines produisirent tellement de couvain que je fus obligé, pour empêcher l'essaimage, de leur enlever rayons après rayons remplis de couvain prêt à éclore, que je remplaçai par des rayons vides. Jusqu'en juin, je continuai à lui enlever ainsi des rayons de couvain que je donnai à d'autres populations pour les renforcer. A cette époque, toutes mes ruches étaient remplies d'abeilles et munies de hausses, et cette ruche à deux mères était littéralement bondée de population et ses cadres remplis de couvain. Pour la première fois, je me lis la réflexion suivante : a Puisqu'en supprimant une reine et en enlevant la séparation métal lique les abeilles des deux compartiments se mélangent paisiblement, pourquoi, sans supprimer une des reines, les abeilles des deux compar timents ne -travailleraient-elles pas aussi bien dans une hausse commune comme si elles n'avaient qu'une reine ? »
Passant à la pratique, je plaçai sur la partie supérieure des cadres un grillage à reines, localisant ainsi le nid à couvain dans l'étage infé rieur de la ruche et empêchant les deux mères de se trouver en contact, ensuite je leur donnai une hausse. Au moment de cet essai, une de mes ruches était tellement garnie que je dus lui donner une seconde hausse : malgré cet avantage sur ma ruche à deux reines, le résultat final fut que cette dernière me donna beaucoup plus de miel que l'autre et, en général, plus que toute autre de mon rucher. Cette différence de production me surprit tellement, que je me décidai à ne plus travailler avec des ruches ne possédant qu'une mère, et en automne 1890, je préparai chacune de mes ruches pour l'hivernage en lui donnant deux mères.

Ayant constaté qu'en employant comme séparation des deux compartiments du grillage métallique les abeilles s'en éloignaient autant que possible et ne siégeaient sur les cadres voisins de cette séparation qu'à une époque assez avancée du printemps quand elles y étaient forcées par le manque de place, je me demandai quel serait le genre de séparation sur laquelle elles siégeraient aussi bien en hiver qu'en été. Je m'arrêtai à l'emploi d'une planchette de bon bois tendre tel que le pin jaune, dans laquelle je perçai avec une mèche des trous distants de 12 millimètres que je brûlai ensuite avec un fer de 3 millimètres de diamètre comme dans la ligure ci-dessous :

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Ensuite j'entourai cette planchette d'une bandelette de zinc pour l'empêcher de se déjeter. Pour cet hivernage toutes mes ruches furent munies d'une de ces séparations en bois perforé, le seul genre que j'emploie depuis, car j'ai constaté avec satisfaction que mes abeilles, aussitôt leur introduction dans la ruche, siègent indistinctement aux abords ou sur la séparation même, s'y tiennent également pendant l'hiver et ne propolisent qu'un très petit nombre de trous.

Au printemps de 1891, mes abeilles étaient dans une condition de prospérité comme je ne les ai jamais vues, elles élevèrent tellement de couvain qu'elles furent en état d'emmagasiner dans les hausses du miel des fleurs des arbres fruitiers les plus printaniers. En automne 1890, j'avais préparé pour l'hivernage 11 ruches (avec deux reines) toutes suffisamment pourvues de rayons de miel operculé. Je ne les visitai pas avant le milieu de mars et, comme je viens de le dire, je les trouvai toutes dans d'excellentes conditions, chaque population possédant quantité de jeunes abeilles et plus de couvain que je ne leur en avais jamais vu à cette saison de l'année ; de plus, il leur restait des provisions en abondance, preuve que deux populations hivernées dans une seule ruche ne consomment pas proportionnellement autant de nourriture que si elles sont hivernées dans deux ruches. Je m'épargnai ainsi la peine et la dépense de nourrir mes abeilles au printemps.

La récolte de ces 11 ruches en 1891 se chiffre comme suit : 1891

312 livres anglaises ou 141 k" 500 de sections à Fr. 2,75 =310 »
1069 id. ou 484 k" 800 de miel d'extraction à » 2,06 = 1002
40 3/4 id. ou 18 k" 350 de cire à » 5,30 = 101 25
Total Fr. 1493 40

Déduisant ma dépense > 212 05 Reste net Fr. 1281 35~ Les chiffres ci-dessus donnent une moyenne par ruche : de 125 % livres anglaises de miel ou 56 k" o,35 et 3 'i livres anglaises de cire ou 1 k° 068

Ce résultat me confirma dans ma résolution de ne plus travailler qu'avec des ruches à deux reines, je me décide également à en limiter le nombre à 10. Je conserve jusqu'au printemps toutes mes jeunes mères de réserve et c'est à cette saison que je réduis à 10 le nombre de mes ruches. Pendant le printemps de 1892, plusieurs apiculteurs qui vinrent me rendre visite m'engagèrent à travailler pendant un an avec une ou deux ruches à une seule mère pour prouver la différence de rendement des deux systèmes. Je pensai que cet essai serait plus concluant en le taisant sur cinq ruches de chaque système ; je m'arrêtai à ce plan et obtins les résultats suivants :

Les cinq ruches à une reine me donnèrent ao5 livres anglaises de miel ou g3 A", soit une moyenne de 18 A-0' 600 par ruche. La récolte des cinq ruches à deux reines s'éleva à 789 livres anglaises ou 357 k°5 800, soit une moyenne de 71 kos 560 par ruche. Ces résultats prouvent assez clairement l'avantage du dernier système. Voici la situation financière de mon rucher pour 1892 : 1892
940 livres anglaises ou 426 k°' 300 miel d'extracteur à Fr. 2,06 = 881
23 54 id. ou 24 k°« 300 sections à » 2.75 = 67 35
30 id. ou 13 k"' 600 cire à » 5,50 — 74 80 Total. ..... Fr. 1023 40 Dépenses » 127 » Reste net. ... . Fr. 8% 40

En automne 1892, je repris mon système, et j'hivernai toutes mes ruches avec deux reines et une abondance de provisions. Tout alla pour le mieux, et vers la mi-Mars, mes colonies étaient très prospères. En 1893, par suite des fréquentes visites de mes collègues, j'ouvris mes ruches et les dérangeai plus souvent que le strict nécessaire, ce qui fut loin de leur profiter. Au commencement de Mai, je constatai que la population d'un des compartiments d'une ruche était orpheline et s'était jointe en grande partie à celle de l'autre compartiment qui, elle, était normale. Connaissant les qualités supérieures de la reine survivante, je nie servis de cette colonie pour l'élevage de jeunes inères, de sorte que ma récolte, en 1893, ne provient que de neuf ruches à deux mères ;

elle se chiffre comme suit : 1893

1223 livres anglaises ou 554 k. 630 de miel, ou 61 k.625 par ruche.

Voici la statistique financière de mon rucher pour l'année 1893 :
1115 livres anglaises ou 505k. 400 de miel d'extracteurà environ 2 f. OU — f. 1 043
30 108 id. 49k. SU) de sections id. 2f. 73 — f. 135 1 1» id. 8k. 000 de cire id. 51.50 — 1. 47 30 Total. . . Fr. 1 .227 80 Dépenses • 25 90 Net ... . Fr. 1 .201 90 Pendant ces trois ans, le rapport total de mon rucher à deux mères fut de 33g3 livres anglaises ou 1538 k. 725 de miel, soit une moyenneannuelle de 61 k. 550 par ruche. Ajoutez-y 8i livres X anglaises ou 37 k" <lc cire, soit une moyenne un peu inférieure à 1 k. 500 par ruche. Le résumé de la situation linancière de mes ruches à deux mères pour les trois ans se cliiffre comme suit : Résumé et moyenne des trois années 1891, 1892, 1893 2Wi livres anglaises ou 13.16 k" de miel d'extracteur à environ 2 f. 06 •= f. 2.701 H5 447 id. 203 k. 800 de sections id. 2 f. 75 = f. 558 73 81 'i id. 37 k" de cire ld. 5 f. 50 — f. 203 75 Total. . . . Fr. 3. 524 35 3G5 30 Net . . . . Fr. :t 150

La Ruche à deux mères Par G. WELLS, apiculteur, à Aylesfond, près Maidstone (Kent), Angleterre.
Suite et fin, voir page 406;.

MANIÈRE D'OPÉRER OU FORMATION D'UNE RUCHE A DEUX MÈRES.

Pour vous placer dans les conditions les plus favorables, en automne prenez une ruche (capable de contenir vingt cadres de dimension nor male) divisée en deux compartiments par une planchette perforée en bois tendre. (Gomme je l'ai dit plus haut, toute séparation métallique est reconnue désavantageuse).
Introduisez dans chaque compartiment une mère jeune et prolifique avec assez d'abeilles pour couvrir au moins sept cadres garnis aux trois-quarts de miel operculé ; si les sept cadres donnés à chaque compartiment sont bien couverts d'abeilles, les chances de succès sont d'autant plus nombreuses; remplissez ensuite l'espace vide de la ruche avec une matière isolante.

J'use pour cela d'une sorte de cadres épais (figure 3) composés de deux feuilles de bois tendre clouées sur quatre planchettes, celles des côtés ef g h sont distantes d'environ 5 centimètres du bord des feuilles.

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La planchette du haut a b et celle du bas c d ont les mêmes dimensions que celles de mes cadres, sur les côtés ic et j d, je cloue du calicot et remplis le milieu du cadre et le calicot de menue paille d'avoine introduite par une fente ménagée dans la partie supérieure a b. Cette menue paille, bien pressée, force le calicot contre les parois de la ruche et forme une très bonne garniture contre le froid. J'ai de ces cadres pour remplir l'espace d'un, de deux ou même de trois rayons. Je donne à la planche du fond de la ruche une inclinaison de 7 centimètres sur l'avant pour former un plan incliné et obtenir ainsi un large espace en dessous des rayons. Pour limiter l'entrée, je me sers d'un bloc de bois entaillé sur une longueur de 10 centimètres.

Je ne dérange plus mes colonies avant la mi-Mars ; à cette époque, je procède à leur révision, je note la condition de chacune et enlève les cadres qui ne sont pas occupés. Si une ruche se trouve à court de pro visions, je lui enlève un rayon vide et le remplace par un de miel operculé préalablement chauffé à une température approchant celle de la ruche. Ensuite, j'enlève les planches du fond de chaque ruche, je les râcle, les lave au savon et à l'eau de soude et les rince dans un baquet d'eau additionnée d'une faible quantité d'acide carbonique. Quand elles sont sèches, je jette dessus deux ou trois morceaux de naphtaline et les remets en place en les fixant de façon à laisser un espace d'un peu moins d'un centimètre entre elles et le bas des rayons ; je serre le guichet de la ruche de façon à ne laisser aux abeilles que la place strictement nécessaire pour entrer et sortir, et je ne l'ouvre graduellement qu'au fur et à mesure de l'accroissement de la population.

Quand vos abeilles commencent à se trouver à l'étroit, donnez, leur un rayon de miel ou un rayon vide selon que les conditions le demandent ; mais en tous cas, ayez soin (comme je l'ai dit plus haut), de chauffer ce rayon à une température approchant, celle de la ruche et dérangez vos colonies le moins possible. Couvrez-les bien chaudement. Quelques jours après, il sera nécessaire d'ajouter un autre rayon en procédant de la même façon. Ces rayons ne doivent être donnés qu'au tant que les abeilles sont à même de les couvrir aussitôt. Continuez ainsi graduellement jusqu'à ce que le nid à couvain regorge de population. Mon système peut s'appliquer à presque toutes les ruches, même à la ruche de dix cadres, en la divisant en deux compartiments par une planchette perforée et en lui superposant un second étage, de façon à ce que la reine puisse prendre possession de dix cadres de dimensions normales. L'application de mon système à la ruche à 14 ou 15 cadres (combination hive), pourrait se faire en lui donnant une seconde entrée à l'extrémité opposée ou sur le côté, et en lui superposant un étage de rayons normaux ou de plus faibles dimensions, auquel il faut ajuster une séparation perforée dans le prolongement de celle de la ruche et, joignant assez bien, pour ne pas permettre aux abeilles de passer d'un compartiment à l'autre.

Selon moi, la ruche contenant vingt cadres de dimensions normales dans l'étage inférieur est la meilleure. Il y a une quantité de ces ruches à vingt cadres qui ont été désignées sur les marchés comme s'appropriant à mon système ; j'ai lait mon choix sans vouloir pré tendre qu'il est le plus judicieux, car je n'ai pas eu l'avantage de voir et d'étudier toutes les ruches ; à chacun son idée à ce sujet. Quel que soit le genre de ruche employée, avant de lui donner les hausses, il faut ajus ter un grillage à mères couvrant entièrement la partie supérieure des cadres. Si ce grillage est monté sur des baguettes de 8 millimètres qui est l'encadrement habituel, on doit ajuster cet encadrement de façon à ce que les baguettes latérales remplissent exactement l'échancrure mé nagée dans la planchette perforée. Le meilleur plan est d'employer deux feuilles de zinc perforé, joignant au milieu de la ruche; juste sur la plan chette de séparation des deux compartiments, cela permet d'examiner l'un des nids à couvain sans déranger l'autre et avec la certitude qu'au cune des mères ne peut changer de compartiment. Si l'on emploie la ruche à vingt cadres, il est bon pour la facilité de la manipulation d'avoir chaque étage de hausses en deux parties chacune, d'une longueur moitié de celle de la ruche, en donnant aux abeilles la faculté de passer de l'une à l'autre par une entaille pratiquée juste au-dessus de la séparation perforée, ce qui revient à dire que, pour les abeilles, il n'y a qu'une hausse commune aux deux populations, tandis que l'apiculteur a l'avantage de manipuler deux hausses de dimensions moyennes.

Il est très essentiel de ne donner les hausses aux abeilles que lorsque le manque de place l'exige; je prétends qu'il y a moins d'avantage à les leur donner trop tôt que trop tard, quand même ce retard occasionne rait leur essaimage. Quand le besoin d'élargissement se fait sentir, il ne faut donner aux ruches qu'un étage de hausses ; au cas où les abeilles ne pourraient pas l'occuper en entier, ne leur donnez qu'une moitié et même si la population n'est pas assez forte pour occuper totalement cette moitié, on fera bien de ne la garnir de rayons qu'au fur et à mesure des besoins (la partie vide étant remplie par des cadres en bois analogues à celui décrit page 443)-

Cette première hausse devra être placée au-dessus du milieu de la ruche de façon à être commune aux deux populations. Les deux extrémités du grillage à reines qui ne sont pas couvertes par la hausse devront être tenues chaudement ainsi que la hausse.

Quand cette première partie est bien remplie d'abeilles, placez la seconde, et s'il arrive qu'un des compartiments de la ruche est plus peuplé que l'autre, superposez au plus faible la première hausse remplie d'abeilles et la hausse vide à l'autre en ayant soin que les deux entailles de communication se trouvent au milieu de la ruche. Si, au lieu de hausses à sections, on emploie des hausses à cadres, on ne doit en donner qu'une ou deux à la fois en remplissant l'espace vide comme il a été décrit précédemment.

Quand le premier étage de hausses est bien rempli d'abeilles et à moitié rempli de miel, on peut en ajouter un second. Je préfère placer la nouvelle hausse immédiatement au-dessus de la ruche et lui superposer l'étage à moitié rempli.

Quand ce dernier est complètement garni de miel je l'enlève et opère comme précédemment pour le nouvel étage que je donne. On peut encore laisser toutes les hausses superposées jusqu'à la fin de la saison. Quand au lieu de sections j'emploie des demi-rayons (shallow frames) je les élève à la hauteur de 5 ou 6 étages pour avoir du miel bien mûr et obtenir plus de cire en désoperculant. Les apiculteurs qui trouveraient trop gênante la besogne de superposition comme je l'ai décrite, peuvent placer les hausses vides au-dessus de celles qui sont à moitié remplies, en ayant soin de ne leur donner que quelques sections ou cadres à la fois ; l'emploi des deux systèmes m'a donné de bons résultats ; mais je préfère celui dont j'ai parlé en premier lieu. J'ai reçu de nombreuses lettres d'apiculteurs se plaignant qu'ils ne peuvent arriver à faire travailler convenablement leurs abeilles dans les hausses ; la faute n'en est pas aux abeilles, mais bien à eux-mêmes parce qu'ils leur donnent les hausses trop tôt ou leur laissent trop ■d'espace à la fois dans ces hausses. Si l'on observe strictement mes prescriptions on ne se heurtera à aucune difficulté. De l'essaimage des ruches a deux mères Avant 1893 je n'avais pas trouvé le moyen 'd'empêcher l'essaimage. Cette année-là je l'ai restreint complètement à part dans une ruche dont je resserrais la population afin d'en obtenir un essaim. La saison défavorable peut, il est vrai, avoir contribué au résultat obtenu.

Dans ce système à deux mères, destiné avant tout à la production du miel, le meilleur plan est d'empêcher l'essaimage, et pour cela, il faut veiller à donner de l'espace aux populations au fur et à mesure de leurs besoins ; si, malgré cela, il s'en trouve qui essaiment, on ne peut qu'augurer en leur faveur. L'inconvénient de l'essaimage dans ce système est le suivant : Dès que l'un des compartiments se prépare à essaimer, il est presque certain que l'autre fait de même et quand l'essaim part, les deux reines quittent la ruche en même temps, les abeilles des deux compartiments se joignent et forment un essaim double. Aussi pendant la saison de l'essaimage, ayez soin de tenir prêtes quelques ruchettes à mères. Aussitôt le départ d'un de ces essaims, dès qu'il est posé, cherchez une des mères et enfermez-la dans une boîte avec quelques abeilles et placez cette botte dans un endroit chaud et sombre (j'emploie d'ordinaire une boite d'allumettes). Aussitôt que l'essaim est bien posé, tenez-le à l'ombre.
— Revenons maintenant à la ruche mère. —
Vos ruchettes étant préparées et placées auprès d'elle, enlevez-lui les hausses et posez- les de côté, mais de telle façon que les abeilles qu'elles contiennent ne puissent en sortir et que les étrangères ne puissent y entrer, examinez ensuite les deux nids à couvain et prenez un rayon sur lequel vous ne laisserez qu'une alvéole royale bien formée, placez-le avec les abeilles qui le couvrent au centre d'une de vos ruchettes ; du côté de l'alvéole royale placez un cadre de couvain operculé prêt à éclore et de l'autre côté un cadre bien rempli de miel, et brossez dans la ruchette assez de jeunes abeilles pour bien couvrir ces trois cadres. Cette première opération terminée, formez de la même façon autant de ruchettes que vous aurez de rayons contenant une alvéole de reine . et d'abeilles pour peupler ces petites colonies. Ces ruchettes étant formées, couvrez-les bien chaudement.
Après avoir ainsi enlevé à la ruche-mère toutes les alvéoles royales, tous les cadres des deux compartiments contenant du couvain doivent être glissés contre la séparation perforée et l'espace vide rempli de cadres amorcés ou garnis complètement de fondation ; après quoi replacez le grillage à reines et superposez à la ruche toutes les hausses dans le môme ordre qu'avant la sortie de l'essaim.

Donnez ensuite à la reine captive dans votre boite la liberté d'entrer dans l'un des compartiments (peu importe lequel) et fermez l'entrée de ce compartiment. Abaissez la planche du fond de l'autre compartiment et appuyez contre le tablier de la ruche une large planche ou feuille de tôle que vous couvrez d'une serviette, retournez ensuite à votre essaim, recueillez-le dans votre amasse-essaims, couvrez-le d'une serviette et portez-le près de la ruche-mère. Posez sur le tablier un morceau de bois ou une pierre, retournez lentement votre amasse-essaims pour laisser tomber doucement les abeilles en posant le bord sur cette pierre et laissez-le ainsi environ une minute ; enlevez votre amasse-essaims et poussez quelques abeilles à l'entrée de la ruche ; peu à peu poussez-en davantage et quand elles sont presque toutes entrées vous pouvez soulever et mettre à sa vraie position la planche du fond de la ruche et ouvrir l'entrée de l'autre compartiment. J'ai constaté que les populations des ruches ainsi traitées se remettent à l'œuvre aussitôt et que leur récolte est très peu intérieure (si elle l'est) à celle des colonies qui n'ont pas essaimé. Les populations des ruchettes doivent être nourries et maintenues aussi chaudement que possible. Les jeunes mères ainsi obtenues sont très précieuses en automne pour remplacer celles qui ont plus de deux ans. Autant que possible cet âge doit être regardé comme un maximum. En résumé, pour l'hivernage je conseillerais aux apiculteurs de resserrer leurs abeilles tout en leur laissant une abondance de miel operculé, de les couvrir aussi chaudement que possible, de leur donner de l'espace en dessous des rayons en limitant l'entrée à 10 centimètres de largeur sur 9 millimètres de hauteur. Ne les dérangez pas avant la mi-mars, faites la révision du printemps par une belle journée, recouvrez-les chaudement, nettoyez les plan chettes du fond de vos ruches et iixez-les de façon à obtenir un intervalle de 12 millimètres en dessous des cadres. Maintenez l'entrée serrée, donnez-leur des rayons remplis de miel ou vides selon les besoins et évitez de déranger vos populations plus que le strict nécessaire. J'ai expliqué mon système aussi clairement que possible, j'ai l'espoir qu'il sera compris. J'aime à croire que les apiculteurs qui l'appliqueront auront du succès; toutefois ceux qui n'ont pas de connaissances d'apiculture assez étendues ne peuvent s'attendre à en obtenir tous les avantages et je leur conseillerais de bien s'en tenir âmes instructions jusqu'à ce qu'on en publie de meilleures. O. Wells, Apiculteur à Agleslord, près Maidstone (Kent), Angleterre. (Traduit par A. Yallet.)

Ma première expérience avec le système Wells. Traduction de l'article (2068) du British Bee Journal du 30 août 1894.

En automne 1893, partageant l'opinion de beaucoup de mes confrères qui jugeaient la méthode Wells avantageuse, je me décidai à en faire un essai. Je construisis une ruche avec une chambre à couvain capable de contenir vingt-deux cadres et y introduisis les populations de deux bonnes colonies ayant des reines de l'année et des provisions en aboudance. — Cette ruche Wells ayant été bien couverte pendant l'hiver, au printemps je stimulai l'élevage du couvain en lui donnant du sirop ; sa population se développa si rapidement qu'en mai je dus lui donner une hausse de 18 cadres normaux (modèle à large encadrement). Cette hausse fut bientôt remplie et je dus en ajouter une seconde de mêmes dimensions qui, à son tour, fut peuplée eu peu de temps. C'était une curiosité d'entendre le soir le bourdonnement en avant de cette ruche, qui, surmontée de ses deux hausses et du toit, ressemblait à une énorme niche à chien.
De la 1" hausse j'extrayai ....120 livres anglaises. »
2* » » .... 63 » »
Total T»3 livres anglaises = 82*»* 900.

Monsieur le Rédacteur, je considère ce résultat comme assez bon, surtout pour une année comme celle-ci. La meilleure de mes ruches simples m'a donné 73 livres anglaises = 33kos 070. J'ai l'intention de travailler davantage d'après le système Wells. Je ne puis qu'adresser mes remerciements et félicitations à son auteur, qui n'a pas hésité à faire connaître son procédé à ses confrères en apiculture. Peu m'importe que ce système soit désigné comme « Ruche simple ou ruche double ». D'après le résultat que j'ai obtenu, je le trouve bon, cela me suffit. Les abeilles ayant moins de tendance à essaimer, cette méthode est, je crois, plus appropriée à la récolte du miel d'extracteur, qu'à celle du miel en sections. 19 août 1894.

Signé : A. Nicholis, St-Jolm's VVood Uazlemere. Bucksblre. (Traduit par A. Valiez.)

(Traduit par A. Valiez.)

« Ruche simple ou ruche double. » — Le correspondant fait allusion aux nombreuses polémiques engagées au sujet du système Wells. — De nombreux contradicteurs se sont élevés contre lui, prétendant que deux colonies donnent un meilleur rendement dans des ruches séparées que réunies comme elles le sont dans les ruches Wells. — D'autres objectent la propolisation de la planchette per forée qui sépare les deux nids à couvain, et une foule d'autres raisonnements que l'auteur a réfutés à différentes reprises.

Essais de la Méthode "Wells Dans les N°» 10 et 11,

l'Apiculteur publie, sur la ruche à deux mères, la traduction d'un article de M. Wells, auteur d'une nou velle méthode qui a déjà fait parler d'elle et qui, si elle tient ce qu'elle promet, méritera d'être répandue. Cet article est intéressant, émanant de l'auteur lui-môme. La première partie, N° 10, est très alléchante et fait entrevoir des perspectives dorées. La deuxième partie, N" 11, refroidit singulièrement l'enthousiasme.

En effet, si toutes les complications décrites étaient nécessaires, ce serait une méthode bien peu pratique. Heureusement, il n'en est rien et je tiens, l'ayant essayée cette année sur deux ruches, à rassurer les apiculteurs qui voudraient faire de même et à effacer la fâcheuse impression qui aurait pu être produite par cette fin d'article et par la gravure qui l'accompagne, laquelle est d'une complication à décourager toutes les bonnes volontés.

Pourquoi vouloir appliquer cette méthode à toutes les ruches, même celles à 10 cadres et faire, en dépit des principes, un nid à couvain à deux étages de cinq rayons. Je sais bien que l'auteur donne cette disposition comme facultative, mais elle n'est vraiment pas admissible. Cette ruche ayant deux mères, doit avoir deux nids à couvain d'un seul étage; or, la capacité d'un nid à couvain devant être de 40 à 50 litres, soit 10 à 12 rayons, il faut un corps de ruche de 20 à 24 cadres, bas ou carrés, pas trop hauts, séparés par une cloison perforée comme il est dit.

C'est ce qui est recommandé par l'auteur, mais il aurait dû s'en tenir à ce genre de ruche. La partition décrite est très intelligemment combinée, mais absolument inutile. Sans aller, si l'on ne veut pas, aussi loin que M. de Layens qui laisse, pour l'hivernage, ses vingt rayons dans la ruche et s'en trouve bien, on peut affirmer qu'un nid à couvain de 40 à 50 litres ne doit être rétréci en aucune saison. La variation de l'inclinaison de la planche du fond et l'augmentation ou diminution de l'espace entre cette planche et le bas des cadres peuvent être pratiquées par les personnes qui n'ont rien de mieux à faire.

L'agrandissement par rayons chauffés à la température de la ruche n'a aucune raison d'être, puisque, comme nous l'avons vu plus haut, les nids à couvain conservent une capacité fixe. Jamais je ne laisse moins de 10 à 12 rayons pour l'hiver et les populations se développent parfaitement au printemps. J'arrive à la pose du magasin. A ce moment, les populations sont très fortes et couvrent 240'1- de rayons. Pourquoi craindre de leur donner de l'espace? Pourquoi une partie de hausse ne couvrant qu'une partie de la ruche et l'emploi de la planche partition ?

Voici ce que j'ai observé cette année à ce sujet. Nous savons tous quel temps il faisait en mai, eh bien, vers le milieu du mois, mes ruches étant presque pleines, je surmontai l'une d'elles d'un second corps formant magasin et contenant 23 cadres 0.33 X 0.33 garnis de feuilles gaufrées, à l'exception de trois qui étaient garnis de rayons entièrement bâtis, soit une capacité de 120 litres environ. Nous sommes loin, comme vous voyez, de l'agrandissement par cadres isolés. C'était imprudent si vous voulez et j'avoue que je n'étais pas sans inquiétude quand, vers la fin du mois, le temps, de frais qu'il était, devint tout à fait froid. En juin, trois semaines après la pose du magasin, le temps s'étant adouci, je pus ouvrir ma ruche, tous les rayons étaient occupés et en grande partie bâtis et du miel brillait à la partie supérieure. Cette ruche me donna 30 kilos de récolte, plus un rayon de 2 kilos environ pris dans un des nids à couvain pour compléter les provisions d'une des nécessiteuses qui n'ont pas manqué à la fin de la saison. Trente kilos, me direz-vous, ce n'est pas le Pérou pour deux colonies. Non, sans doute, mais pour cette année où les ruches à une colonie prise dans leur ensemble ont fait à peine leurs provisions d'hiver, je trouve cela magnifique. Il y a une telle différence entre ces 30 kil. et rien, que je suis obligé de reconnaître que ce système présente vraiment quelque chose d'avantageux. Je ne doute pas qu'en année moyenne le magasin n'ait été entièrement rempli. Ce résultat fut confirmé par ma deuxième ruche double qui reçut d'abord un magasin de 20 cadres de 0mH de hauteur tout bâtis, et plus tard un second magasin entre le premier et la ruche, mais ce dernier ne fut pas entièrement rempli. Aussi la ruche qui fut agrandie d'un seul coup et qui eut à bâtir ses rayons sur cire gaufrée produisit autantde miel que l'autre. Il y a là un avantage résultant, il me semble, de ce qu'en faisant bâtir avant la grande récolte on utilise toutes les jeunes ouvrières qui, à celte époque, éclosent eu nombre plus que suffisant pour l'éducation du couvain et qui ne peuvent sortir encore pour butiner.

En effet, ouvrez en mai le volet d'une ruche forte ayant une vitre ; derrière vous verrez la vitre entièrement couverte de jeunes abeilles reconnaissables à leur forte taille et au duvet qui les couvre dans une immobilité parfaite, au point que vous ne pouvez apercevoir les cadres. Il est certain qu'elles ne choisissent pas la vitre pour se livrer à leur farniente et que toutes les parois sont ainsi tapissées. C'est là une force perdue qu'on utilise en faisant bâtir. — Je ne sais si je dois recommander de doubler la ruche d'un seul coup par superposition, bien que je l'aie fait cette année dans des circonstances défavorables et que j'aie l'intention de le faire encore en raison de la facilité d'échanger les cadres avec ceux du nid à couvain, soit pour le renouvellement des rayons, soit pour compléter les provisions. A chacun d'apprécier. En couvrant bien le dessus et en garantissant bien les parois, l'agrandissement est moins dangereux qu'on ne croit généralement.

En résumé : corps de ruche horizontal système de Layens de 20 à 24 cadres, pas trop haut (0.33 X 0.33 ou 0.30 x 0.40 bas, par exemple, ou Dadant, etc.) partagé en deux par une cloison perforée. Quand le besoin s'en fait sentir, pose d'un magasin couvrant les deux nids à couvain et séparé d'eux par des tôles perforées emprisonnant les deux mères, chacune dans son compartiment. Il ne reste qu'à attendre la récolte qui se fait en enlevant le magasin d'un seul coup ou les cadres séparément.

Les rendre vides jusqu'à l'hivernage, qui se fait en enlevant définitivement le magasin et les tôles perforées et en couvrant chaudement les nids à couvain après s'être assuré qu'ils contiennent des provisions suffisantes. Si l'on complique, adieu les avantages.

Pourquoi M. Wells, qui obtient un produit net de 126 fr. 35 par ruche, limite-t-il le nombre de ses ruches à dix ? J'admire sa modération sans la comprendre. Il importe peu de savoir combien on peut tirer de bénéfice par ruche. Ce qui importe, c'est de savoir combien, en consacrant à son rucher un temps donné , un apiculteur peut en tirer de produits soit en miel, cire ou abeilles, quelle que soit sa méthode, la forme ou le nombre de ses ruches, déduction faite de ses frais, de l'intérêt et de l'amortissement du capital engagé (1).

(1) Ce paragraphe devrait être imprimé en lettres d'or dans tous les ouvrages d'apiculture, en tête de tous les bulletins apicoles, afin de rappeler continuellement aux apiculteurs en chambre qu'il faut citer des faits ayant une base sérieuse et non fantaisiste. La rédaction.



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Modifié en dernier par DocBB le dim. août 21, 2016 5:07 pm, modifié 3 fois.

francis
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Re: Biruche : principe ?

Message#47 » dim. août 21, 2016 9:52 am

Salut,
Tu peux me dire où tu as trouvé ce document. Je n'arrive pas à trouver un téléchargement.
Merci

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Re: Biruche : principe ?

Message#48 » dim. août 21, 2016 12:28 pm

Je suits passé par google books et Téléchargement le Livre gratuit pour le francais

https://play.google.com/books/reader?printsec=frontcover&output=reader&id=v664AAAAIAAJ&pg=GBS.RA1-PA443


pour l'illustration cliquer dessus donne le lien vers les archives du british bee journal

francis
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Re: Biruche : principe ?

Message#49 » dim. août 21, 2016 1:41 pm

Bizarre : on me propose tout une série de numéros de cette revue que je peux télécharger mais ces deux numéros ne sont pas proposés en téléchargement (37-38)

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Re: Biruche : principe ?

Message#50 » dim. août 21, 2016 4:49 pm

essaye celui ci

francis
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Re: Biruche : principe ?

Message#51 » dim. août 21, 2016 5:21 pm

Merci. Téléchargé

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