Pénurie de sucre et de sirop en 2023 !

[luxbee]

o

... Nourrir au sirop c'est compenser les erreurs de l'api trop gourmand.

Si le prix du sucre augmente significativement, je vois 3 évolutions possibles :
1 - les pro laissent plus de miel dans la ruche pour éviter de nourrir
2 - le prix du miel augmente proportionnellement à celui du sucre
3 - un mix des 2

Je penche pour la 3eme ou la 2eme !

[alexandre23]

Bonjour,

Il pourrait bien y avoir une quatrième option :
- Une filière en grande difficulté (avec un mix des autres sans doute)

Et puis dans le titre, j'ai dit pénurie en 2023, mais comme une sucrerie est une "usine à gaz", qui fonctionne littéralement avec du gaz, alors j'aurais pu mettre 2024, 2025, 2026, 2027, etc. Et c'est là tout l'objet du post, alerter sur une situation qui me semble problématique sans anticipation, mais je suis peut-être à coté de la plaque.

[alexandre23]

Comment obtient-on du sucre ?

- Culture de la plante sucrière (betterave en général) : tracteur = pétrole (labours, préparation du sol, semis, fertilisation, traitements, récolte, etc.) + intrants (engrais = gaz) , (phytosanitaires = pétrole)
- Transport à la sucrerie (pétrole)
- Usine : lavage, découpage, diffusion, filtration, évaporation, cristallisation, essorage, séchage, conditionnement, transport / distribution, etc. (pétrole, électricité, gaz).

J'ai simplifié le processus car on pourrait rajouter une multitude d'étapes impactées également par l'énergie...

Je ne parle pas ici du process qui permet de fabriquer le sirop ou le candi, mais vous aurez compris la dépendance directe de cette industrie, comme bien d'autres d’ailleurs, aux énergies fossiles. Il me semble donc évident que la facilité avec laquelle on a accès à ce produit, va évoluer dans l'avenir.

[fredapi91]

Par ailleurs, petite question à ceux qui disposent de plusieurs modèles de ruches (Fred, Lux ?), constatez-vous une différence significative de consommation hivernale suivant le modèle ?

Je n'ai pas l'impression qu'il y a de grosses différences.
Pour moi ce qui me semble le plus important est :
- La génétique
- La météo
- Les pratiques de l'apiculteur
- Le bol alimentaire autour du rucher

La météo non maîtrisable peut avoir de grosses conséquences : l'année dernière si je n'avais pas nourri en mai, j'aurais perdu au moins 20 colonies.
Pour les autres points, l'apiculteur peut avoir des actions.
Si on applique le cahier des charges bio, c'est à dire ne nourrir que si la survie de la colonie est en jeu et les essaims en cas de besoin, en ne récoltant pas trop tard, en mettant les ruches aux bons endroits et en ne reproduisant que les colonies économes, la consommation de sucre est plus que raisonnable.
Avec une consommation faible, si le prix augmente, l'impact sera faible.
S'il y a une réelle pénurie, on a toujours la solution de redonner du miel qu'on peut conserver en cas de problème météo.

[jlm36]

si il y a pénurie de sucre dans les années à venir, ce que je ne crois pas... ce serait une bonne chose pour l'abeille noire qui demande beaucoup moins de nourriture que la Buck. Les pros seraient tentés de trouver d'autres solutions et en rêvant un peu... ils pourraient revenir à une abeille locale, noire (ou à peu près )... Je rêve.

[alexandre23]

Bonjour Jlm36, bonjour à tous,

si il y a pénurie de sucre dans les années à venir, ce que je ne crois pas...

Rupture totale des approvisionnements, je ne pense pas également, mais il est tout à fait probable qu'il y aura une insuffisance de cette ressource à un moment ou à un autre, 2023 ? 2024 ? 2030 ? Cela pourrait se traduire de différentes manières :
- Rupture provisoire (chronique ?) d’approvisionnement,
- Renchérissement du prix du produit.

La deuxième option étant plus que probable, c'est déjà le cas.

Donc, si c'est le cas, alors on observerait sans doute une baisse de la demande. Adaptation des pratiques aux contraintes.

ce serait une bonne chose pour l'abeille noire qui demande beaucoup moins de nourriture que la Buck. Les pros seraient tentés de trouver d'autres solutions et en rêvant un peu... ils pourraient revenir à une abeille locale, noire (ou à peu près )... Je rêve.

On pourrait penser en effet, que les apiculteurs seraient tentés de reconsidérer les qualités prioritaires qu'ils attendent de leurs abeilles.

Quels sont les critères de sélection prépondérants dans l'apiculture contemporaine ? Chacun peut mettre les critères suivants dans l'ordre qui lui convient, et on peut en ajouter d'autres...
- Sous-espèces / races
- Productivité (nombre de kg produits par colonie)
- Rentabilité (rapport des revenus / ressources employées)
- Douceur
- Tenue au cadre
- Démarrage précoce
- Facilité d'élevage (élevage de reines)
- Dépendance au nourrissement
- Résistance aux maladies / parasites / hygiénique / VSH...
- Faible propension à l'essaimage
- etc

Une apiculture sous contrainte de disponibilité de sucre (elle en connait déjà beaucoup d'autres de contraintes, malheureusement) reverrait très certainement l'ordre dans lequel elle classe ces critères de sélection.

Est-ce que cela profiterait à l'abeille noire ? Je n'en sais rien, même si on pourrait le penser en effet. Après, les choix que font les "gens" en temps de crise ne sont pas toujours réfléchis, éclairés... On pourrait voir apparaitre des choses bizarres, il faut rester prudent...

Exemples :

- On va manquer de pétrole ? Pas grave, on va faire des "bio-carburants" (au détriment des cultures alimentaires...).
- On va manquer de sirop ou celui ci est trop cher ? Pas grave, on n'a qu'à ... (en réduire la qualité, importer de loin un sucre moins cher, subventionner, hiverner les colonies dans des chambres froides, etc...) Je ne suis pas sérieux... mais je ne doute pas de la capacité d'imagination de mes semblables.

Et puis, il suffit de regarder les qualités vantées par les revendeurs de reines ou d'essaims, beaucoup d'abeilles sont décrites comme étant très économes (carniolienne : "en limitant sa population, la carnica consomme peu de nourriture. Elle peut même se contenter de la moitié de ses réserves." , caucasienne : "En hiver, elle consomme tellement peu qu’elle ne risque pas d’épuiser ses réserves.", etc).

Ces abeilles ont sans aucun doute de réelles qualités, mais il y a aussi un certain "Beesiness" !

[jlm36]

la caucasienne consomme si peu... avec un hiver rigoureux, ce qu'elle a dans son habitat d'origine, mais avec le climat de nos régions plus que tempéré, je doute qu'elle consomme moins que nos abeilles locales.
La maison de mon voisin n'est-elle pas plus belle que la mienne ?
la voiture étrangère ?
la femme de mon voisin ne m'en... jamais etc..