Message#13 » lun. févr. 09, 2009 4:27 pm
Bonjour Paul N
Voilà ce que l'Abbé Warré écrit dans ses dernières éditions, au sujet des parois.
"Les parois.
Les parois les plus hygiéniques sont celles du vieux panier cloche, en paille ou en osier, recouvert d'un enduit. Ces parois sont chaudes en hiver, fraîches en été, en tout temps perméables. Elles ne retiennent pas l'humidité. Elles atténuent les variations de température. En pratique, parce que nous avons besoin de régularité et d'une forme carrée, nous donnerons la préférence au bois. Le bois nous demandera moins de surveillance et d'entretien. Car les insectes se réfugient souvent dans la paille, les rongeurs l'attaquent plus facilement. Le bois, lui, est plus résistant aux insectes, aux rongeurs et aux intempéries. Une couche de peinture blanche à l'huile est d'ailleurs vite donnée sans qu'un transvasement soit nécessaire. Nous nous arrêterons donc aux parois en bois, de 0,024 mm. Une épaisseur de 0,02 est suffisante. Une épaisseur de 0,024 lui est préférable au point de vue solidité seulement. Avec cette épaisseur le bois joue moins. D'ailleurs, dans ces ruches les abeilles sortent plus vite le matin parce qu'elles sentent plus vite la chaleur ambiante. Des parois plus épaisses augmentent le poids de la ruche et son prix de revient.
Les parois doubles ont les mêmes inconvénients. D'ailleurs, il est presque impossible d'y maintenir l'air enfermé, pour qu'il soit isolateur et utile.
Les matières isolantes qu'on peut mettre entre deux planches sont souvent couteuses ; elles prennent parfois l'humidité et cessent d'être isolantes. D'ailleurs, les parois isolatrices n'atteignent pas le but qu'on poursuit. Au printemps, elles retardent la sortie des abeilles. En hiver, elles n'économisent pas les provisions, au contraire. Les abeilles consomment moins si elles sont engourdies par le froid que si elles sont maintenues en activité. Certainement en temps de neige, un rayon de soleil fera sortir quelques abeilles des ruches à parois minces, plus que dans les ruches à parois épaisses. Certaines resteront sur la neige ou sur la planchette de vol et y mourront. Le groupe de plusieurs milliers d'abeilles n'en sera pas sensiblement diminué. D'ailleurs, ces abeilles qui ne sont pas rentrées sont très probablement des faibles, des vieilles, des inutiles. Certainement, si les ruches à parois simples sont plus sensibles à la chaleur ambiante du jour, elles sont aussi plus sensibles à la fraîcheur de la nuit. Mais pendant la nuit la présence des abeilles compense le manque de chaleur. Et n'oublions pas que le confort détruit les races, que l'effort, comme l'a dit Pourrat, est la condition de la vie, la difficulté son climat. Théoriquement, le bois blanc est préférable. Malheureusement, il joue trop. Dans la pratique, nous préférons le sapin du Jura. Certains préconisent l'assemblage à mi-bois. Nous lui préférons l'assemblage à plat. Il est beaucoup plus économique et ne demande pas un outillage de professionnel. Si on emploie des pointes de 60 à 70 mm et du bois un peu sec, on aura toute satisfaction."
A bientôt.