Bonjour à tous,
Mon père, prenant de l'âge, m'a délégué le plaisir de mener son rucher après m'avoir initié à la conduite de ses deux ruches Dadant rescapées des attaques du Varroa. J'ai donc goûté aux joies de la cire gaufrée et du fil de fer chauffé pendant les "longues veillées d'hiver".
J'ai trouvé cette opération quelque peu répétitive et à la limite d'être fastidieuse alors, quand j'ai découvert que la Warré traditionnelle se conduisait avec de simples barrettes, j'ai été si intéressé que j'ai confectionné, grâce à un expert en menuiserie et informatique que tout le monde connait sur ce site, une dizaine de ruches Warré.
J'ai pratiquement terminé d'assembler toutes les pièces et il ne me restait plus qu'à amorcer mes barrettes. N'ayant pas la chance de connaitre un spécialiste de la Warré dans ma région, j'ai opéré comme dans les livres.
J'oubliais de dire que je n'ai pas une grande expérience du travail manuel et de la technique. Autant dire que la préparation de mes premières barrettes a été un grand moment. Je me suis dit que d'autres que moi allaient butter sur les mêmes difficultés et que mes solutions pourraient leur servir.
Voici donc, pas à pas, la façon dont j'ai amorcé mes barrettes. Ceci dit, si des d'autres membres ont des solutions plus pratiques, j'achète tout de suite.
1 Fonte de la cire :
Je passe sur la récupération de cire et son filtrage. J'ai opté pour le bain marie pour faire fondre mes pains de cire en utilisant une grande bassine à confiture avec de l'eau et DEUX faitouts pour la cire. Pourquoi deux ? Parce que j'ai sorti le premier faitout pour commencer l'amorçage et pendant que cette cire refroidissait graduellement, j'ai fait fondre de la cire dans un second faitout et ainsi, j'ai pu continuer à "peindre" en permanence. Toutefois, pour ralentir le refroidissement de mon faitout, je l'ai placé sur une plaque chauffante électrique de type chauffe-plat. Ainsi, j'ai pu badigeonner une cire pratiquement liquide pendant plus de vingt minutes par faitout. (Fig 1 :
)
2 Mode opératoire :
J'ai essayé diverses méthodes mais, à l'expérience, pour éviter que la cire ne colle à la planchette que l'on pose sur la barrette comme matrice, j'ai huilé les facettes de la planchette avant chaque nouvelle barrette (Fig 2, 3 :
et
).
Afin de gagner un peu de temps, j'ai disposé une planchette à cheval sur deux barrettes (Fig 4 :
).
Une des difficultés résidait dans le fait que la cire fondue avait tendance à couler sur la surface de la planchette et à s'accumuler sur la barrette (Fig 5 & 6 :
et
). Du coup, l'amorce restait trop fine et cassait au décollage. La solution que j'ai adoptée consistait à peindre les premières couches avec la planchette posée sur les barrettes à plat sur la table de travail puis après quelques secondes de séchage, j'ai fait en sorte que la tranche de la planchette soit horizontale. De ce fait, la cire s'est déposée là où j'en avais besoin, sur la zone d'amorce.
Résultat, les amorces se sont décollées assez facilement à l'aide d'un cutter. A noter qu'il est bon de nettoyer le cutter après chaque décollage d'amorce (Fig 7 & 8 :
et
).
Et voilà le travail, une barrette avec son amorce de 25 mm de cire (Fig 9 :
). Attention toutefois, n'imaginez pas produire des centaines de barrettes à l'heure. Ma productivité a frisé les quinze barrettes à l'heure. Comme a dit une autre spécialiste de la cire, "Heureusement parce que je ne ferais pas ça tous les jours !"
3 Amorce consolidée :
Disposant de planchettes fines en balsa du type cageots à fruits ou boîtes de camembert, j'ai fait un essai plutôt satisfaisant. J'ai découpé des lamelles de balsa de la longueur de l'amorce et d'une largeur d'environ 20 mm (Fig 10 & 11 :
et
). J'ai posé cette lamelle sur ma barrette et l'ai recouverte de cire. Le résultat semble très satisfaisant et surtout plus solide mais j'attends la récolte pour savoir si c'est un avantage ou non (Fig 12 :
).
Bon courage à tous.