J'ai un boulot formidable !
Non seulement je travaille à l'amélioration d'espèces agricoles en vue de nourrir 9 milliards d'êtres humains - et ça me gonfle d'orgueil comme vous n'imaginez même pas - mais en plus je peux, en prétextant écouter des exposés scientifiques, assouvir ma soif d'abeilles.
Ce midi donc, dans le cadre de l'activité apiculture que j'anime pour le CE de l'INRA, nous avons pu écouter la présentation des travaux de thèse d'un collègue du labo de l'INRA "Abeilles et Environnement" du centre d'Avignon.
Ce séminaire intitulé "Écologie des abeilles mellifères en paysage agricole intensif" était très intéressant, fut présenté par le jeune chercheur Fabrice Requier, co-auteur de l'article paru en mars 2012 dans Science, montrant la toxicité à l'échelle de la colonie de doses infimes de thiamethoxam.
J'en ai retenu notamment que dans un paysage agricole intensif les "miellées" principales sont le colza du 1er avril au 10 mai, et le tournesol du 10 juillet au 20 août. Étonnamment dans ces périodes là, si les apports de nectar correspondent bien à ces espèces, les apports de pollen sont très différents : pruniers, aubépines et autres arbres pendant le colza, maïs pendant le tournesol ...
A l'échelle d'une année le bol alimentaire pollinique des abeilles dans ce type d’environnement est de 11,5% de maïs, 10,5% de coquelicot (!), luzerne, tournesol ... et colza bon dernier avec seulement 4%.
Le maïs constitue donc une plante d'intérêt apicole majeur pour nos avettes en juillet/août, de même les adventices pourchassées des champs de blés comme les coquelicots constituent une ressource de premier ordre.