Bonjour,
Hier, je suis allé cueillir un essaim qui avait eu la bonne idée d'aller s'installer sous le toit du préau d'une école. Autant dire que j'avais une certaine obligation de résultat.
Il me faut dire, tout d'abord, que sans l'aide d'un copain apiculteur, jamais je n'aurais réussi à arriver à mes fins.
Il s'agissait d'un essaim "rusé". En effet, il avait élu domicile entre le plafond en briques et les voliges soit dans une lame d'air de 10 cm de haut mais à plus d'1 m de l'entrée sous un moellon.
J'ai donc dû démonter une large partie du toit en tôle ondulée en éverite.
Ensuite, j'ai dû scier deux larges planches de volige en commençant par celle qui était le plus éloigné de l'entrée afin d'éviter que la reine ne s'échappe loin sous le toit.
J'ai ensuite secoué le bout de planche supportant les premiers rayons bâtis dans ma boîte à essaims.
Ensuite, j'ai ramassé quelques trainardes restées au sol avec ma pelle à sucre mais sans grande efficacité.
A partir de cet instant, j'ai refermé la boîte et observé le manège des abeilles sur la grille à reine d'entrée. Quelques abeilles appelaient en ventilant leur glande de Nassanov tandis qu'un flux d'abeilles entrait mais sortait aussi de la boîte.
J'ai bien observé les mouvements des centaines d'abeilles qui tourbillonnaient autour de moi et soudain, j'ai constaté qu'un mouvement se dessinait vers le coin opposé à l'entrée, sous la volige.
Misère de misère, cela voulait dire que la reine avait filé à l'anglaise pour se glisser encore près d'1m plus profond sous la laine de verre et la volige.
J'ai donc encore dégagé un pan de laine de verre et puis j'ai eu une idée qui a tout changé. J'ai ouvert le fond de ma boîte à essaim et je l'ai glissée au plus près du refuge de la reine fugueuse. Aussitôt après, j'ai enfumé à outrance la zone refuge par les interstices entre les planches de volige. La réaction a été immédiate. Un tapis d'abeilles est sorti en grouillant du refuge et s'est précipité dans la boîte à essaim. Je n'ai pas vu la reine passer mais j'ai senti qu'elle était rentrée.
Quelques minutes après, j'ai refermé la boîte et je l'ai éloignée de quelques mètres. Les abeilles qui tournoyaient alentour ont immédiatement commencé à rentrer dans la boîte et j'ai su que c'était gagné d'autant que les ventileuses ont décuplé leurs efforts pour rameuter leurs compagnes.
Mais quel chantier ! 3 bonnes heures d'un travail technique et physique mais, quand on aime, on ne compte pas !
Au plaisir.