Message#1 » lun. juin 06, 2011 9:09 am
Bonjour à tous,
Afin de mieux comprendre le processus d'essaimage qu'en ce moment beaucoup d'entre nous vivons, vous trouverez ci-dessous la description de ce phénomène, comment l'éviter, comment le provoquer.
L’essaimage.
L’essaimage est un besoin naturellement inscrit dans les gènes de l’abeille, c’est aussi de cette façon que se sont reproduites les colonies qui nous sont parvenues du fond des âges, soit près de 100 millions d’années.
Si cette façon de faire est un besoin naturel pour l’abeille, l’apiculteur ne le voit pas forcément sous le même angle car ce phénomène se traduit souvent par la perte d’une ou de plusieurs colonies tout en réduisant de façon significative les espoirs de récolte.
L’essaimage est favorisé par plusieurs facteurs déterminants :
- L’âge de la mère, qui dans sa première année n’essaime pratiquement pas, pour passer à 25% de chances d’essaimer la seconde année, et 60 à 80% la troisième année.
- La température extérieure élevée après les fraîcheurs du début du printemps,
- La chaleur excessive à l’intérieur de la ruche,
- Une mauvaise ventilation.
- Le manque de place pour que la colonie progresse et que les butineuses puissent engranger leurs récoltes.
- Une miellée riche en pollen (Pissenlit, Colza).
- Un déséquilibre entre jeunes abeilles et butineuses.
- Un couvain trop important (au-delà de 80% de l'espace disponible).
- Mauvaise perception des sécrétions hormonales de la reine qui doivent toucher l’ensemble de la population qui ne cesse de croître d'environ 10 à 15000 abeilles toutes les trois semaines. Ainsi, une vieille reine produisant trop peu d'hormones induira chez ses ouvrières le réflexe d'enclencher le processus d'essaimage. Mais, à l'opposé, une reine très prolifique produira tellement d'ouvrières qu'à un certain moment l'air et les hormones ne circulent plus assez et, donc, ces dernières ne sont plus perçues par certaines ouvrières situées en bordure de cadres.
Là aussi, la fièvre d'essaimage débutera.
En premier lieu, il faut tenir compte du développement de la colonie au début du printemps.
La température est un facteur déterminant, tout comme l’abondance de pollen, l'importance de la miellée avec le colza et le pissenlit, les prunelliers et les fruitiers en général.
Ces différents paramètres vont amener les conditions idéales pour une augmentation spectaculaire des colonies et par voie de conséquences, favoriser les constructions de cellules royales qui, à terme, engendrent l’essaimage d’autant plus rapidement que la colonie se trouve à l’étroit.
Dans un premier temps, nous assistons à l’essaimage des colonies avec une reine âgée accompagnée d'un nombre de mâles important ; puis suivent les autres colonies, gagnées à leur tour par cette fièvre d’essaimage.
Devant ce phénomène certes parfaitement naturel, l’apiculteur a intérêt à intervenir, faute de quoi, les essaims primaires seront à leur tour suivis par des essaims dits secondaires qui videront les ruches sans espoir de récolte.
Pour éviter l’essaimage, Il y a plusieurs façons de procéder :
- Supprimer toutes les cellules royales.
- Tous les huit jours et ce durant les 3 ou 4 semaines durant lesquelles peut durer la fièvre d’essaimage. C'est un travail fastidieux. Pour ce faire, il faut sortir chaque cadre, en secouer les abeilles pour qu’elles retombent dans la ruche, pour ensuite avec une pince à épiler, pincer chaque cellule en prenant grand soin de ne pas en oublier ne serait-ce qu’une seule qui annulerait le travail effectué.
- Ménager de la place pour la colonie. En cette période, il est impératif de donner de la place pour que la colonie puisse s’établir correctement. La population de la ruche devient de plus en plus importante.
La croissance de la colonie s’établit à 10 à 15000 abeilles supplémentaires toutes les 3 semaines.
- Faire des essaims artificiels.
En prélevant des cadres ou barrettes de couvain, ce qui va donner un répit d’environ 8 jours. Les naissances sont si nombreuses qu’en une semaine après le prélèvement du premier essaim artificiel, nous sommes revenus dans la même configuration.
- Diminution des butineuses.
Cette façon de procéder consiste tout simplement à faire perdre à la colonie essaimeuse l’ensemble de ses butineuses.
Pour ce faire, placer une ruche contenant des cadres ou des barrettes de couvain à la place de la ruche prête a essaimer.
Les butineuses rentrantes vont immédiatement s’occuper du couvain, ce dernier va les fixer.
La colonie de la ruche essaimeuse qui sera déplacée de quelques mètres perdra immédiatement toute envie de partir.
Comportement de la ruche qui vient de subir un essaimage.
Lorsqu’il n’a pas été possible d’endiguer le départ d’un essaim, la ruche reste affaiblie durant plusieurs semaines.
Dans des conditions idéales, voici le déroulement dans le temps des événements qui suivent le départ de l'essaim primaire :
Jour J = Départ de l’essaim qui emmène la reine et la moitié de la population de la ruche.
J + 1 semaine = Naissance de la nouvelle reine.
J + 2 semaines = La reine atteint sa maturité sexuelle.
J + 3 semaines = Vol nuptial.
J + 4 semaines = Début de ponte de la nouvelle reine.
Formation d’un essaim secondaire.
Après le premier essaimage, si la fièvre n’est pas retombée, il est tout à fait possible qu’il se forme un ou plusieurs essaims dits secondaires plus petits que le premier mais venant encore affaiblir davantage la ruche.
- Cet essaim sort généralement avec 1 ou plusieurs reines vierges.
- Si toutes les abeilles sortent avec la ou les reines la ruche est perdue (désertion).
- Si les abeilles restent et qu’aucune des reines vierges au départ ne revient à la ruche d’origine, la ruche est, là aussi, perdue puisqu’elle va devenir obligatoirement bourdonneuse. Les abeilles restantes n’ont plus aucune chance d’élever une autre reine parce qu’il n’y a plus de couvain. Ce dernier étant éclos.
Pour éviter que la ruche ne devienne bourdonneuse, l’apiculteur doit intervenir rapidement en plaçant un cadre ou une barrette portant du couvain ouvert afin de fixer les abeilles restantes qui vont alors élever une nouvelle reine.
En règle générale il est possible de :
Favoriser l’essaimage d’une ruche pour en faire des essaims artificiels.
- Nourrir avec des aliments vitaminés pour favoriser la ponte de la mère.
- Réduire le volume de la ruche.
- Augmenter sensiblement la température intérieure de la ruche par calfeutrement.
Essayer de diminuer l’essaimage.
- Agrandir le volume de la ruche (pose d’éléments ou de hausses.)
- Dans le corps de la ruche (3 éléments Warré), supprimer plusieurs rayons ou cadres de nourriture.
- Provoquer une ventilation forte, portière ouverte au maximum et plateau grillagé.
- Surveiller la construction de CR chaque semaine.
- Faire des essaims artificiels.
- Provoquer la perte des butineuses sur les fortes colonies.
Daniel d'en haut!