Message#457 » sam. juin 10, 2017 4:42 pm
Bonjour,
hier matin 11h, appel d'une commune voisine, quinze kilomètres quand même : "un arbre s'est cassé cette nuit et il contenait des abeilles.
La moitié des abeilles est tombée avec une grosse branche et l'autre est restée dans l'arbre à cinq mètres de hauteur. Avant de les faire gazer, on a préféré vous appeler."
Un joli plan galère en vue.
Je me tâte un peu et finalement j'accepte d'aller voir, sans promesse de résultat. J'y suis à 14h.
Ma crainte était fondée.
Je commence néanmoins à découper les cires au sol. Une cavité tortueuse, pleine de coins, de recoins et de rabicoins.
J'installe comme il faut les bouts de rayons pleins de couvain sur mes cadres à élastiques. Ça marche plutôt bien.
Je pelte ensuite consciencieusement toutes les abeilles que je peux attraper avec une petite boîte car ma louche ne va pas dans les coins.
Je vois clairement tout un réseau labyrinthique de trous qui partent vers l'intérieur de la branche. Je me dis que si la reine a deux sous de jugeote, elle a filé s'y planquer et que si elle est trop stupide pour rester en vue, je ne fais pas une bonne affaire...
Ceci fait, je considère perplexe la grande échelle que les municipaux ont calé comme ils ont pu. C'est haut. C'est même très haut.
J'y monte quand même.
Là-haut, de jolis rayons avec vue sur l'étang en dessous. Je sais nager mais je ne sais pas ce que ça peut donner avec la tenue...
Je vaporise un léger brouillard d'eau sur les abeilles qui tiennent le couvain, histoire qu'elles ne démarrent pas au quart et je commence à découper un rayon.
Et là, ça commence à partir en sucette.
J'ai voulu tester les gants en caoutchouc. Je vois les premiers dards qui se plantent dedans sans les traverser.
Au moment où je commence à descendre, ma manche sort un peu du gant au niveau du poignet.
À croire qu'elles guettaient précisément la boulette, une dizaine d'abeilles s'y collent aussitôt pour me mitrailler le poignet.
Il faut être anglais depuis au moins dix générations pour garder son flegme dans cette situation...
Une fois en bas, j'essaie de colmater la brèche pendant qu'une cinquantaine de furies me harcèlent et c'est l'autre manche qui s'ouvre à son tour.
Je réussis à la refermer presque aussitôt. Ouf.
Ouf, sauf qu'au bout de quelques secondes, je sens un grouillement sur le bras et allez, une autre piqûre. Au diable l'avarice !
J'hésite à remonter au front.
Plus ça va et moins je sens le coup.
Dubitatif, je décide de laisser la ruche au sol jusqu'au lendemain car j'avais un créneau d'une paire d'heures et je ne peux guère m'attarder plus.
Un agent municipal se pointe, je lui fais signe de ne pas approcher, il insiste et se prend un dard sur le front.
Preuve qu'il faut parfois plus que du discours pour convaincre.
Bon j'abrège.
J'y retourne ce matin tôt : elles ont déserté le couvain mis en ruche. Il en reste quelques-unes. Je ferme la ruche et je lève le camp.
J'allume l'ordi en arrivant chez moi et là, dans la boîte mail, un gentil courriel pour me signaler un essaim à cinquante centimètres du sol en pleine ville de Bourges, à dix minutes.
Une heure plus tard, un bel essaim entrait en courant dans la boîte...
De l'aventure de l'arbre, j'ai gagné 3,3 kilos : un kilo de miel (quand même), deux kilos de cire inutilisable et j'ai un bras qui pèse bien trois cents grammes de plus. Ça fait le compte.
J'arrête, vous n'avez pas que ça à faire que de lire mes âneries.
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jln le dim. juin 11, 2017 8:02 am, modifié 1 fois.