Michel a écrit :Bonsoir,
Une orientation semble déjà prise pour l'enfumoir d'or et l'enfumoir d'argent mais le doute plane toujours pour celui en bronze !
A+
Niki a écrit :À mon tour...
J'explique ici que je faisais la nuit dernière la transhumance de ma ruche parisienne depuis 6 ans vers mon Béarn tout récent.
C'est une Dadant sur 1 corps + 3 hausses pleines à craquer, en cette fin juillet, de miel et d'abeilles en veux-tu en voilà...
Je débute la veille en insérant sous les deux hausses les plus hautes un chasse-abeilles de façon à pouvoir "couper" la ruche en deux, sans qu'il y ait trop d'abeilles dans la partie supérieure, exactement comme lorsqu'on s'apprête à faire une récolte (que je ferai le prochain weekend, dans ma cuisine béarnaise plutôt que dans mes bureaux parisiens !). En effet une ruche aussi haute ne rentrait pas dans ma voiture. Coupée ainsi en deux, elle rentre impeccablement.
Comme le tout est d'un poids de dingue, j'ai demandé à mon frère, pur béotien en matière d'apiculture, de venir me donner un coup de main (et quel coup de main, la suite le dira...).
On s'équipe bien de combinaison et gants pour moi et vareuse et gants pour lui. On sépare les deux parties, on glisse sous la partie haute un plancher Nico dont on referme la porte, les deux parties sont ainsi totalement fermées. On les amène l'une après l'autre sur un chariot de déménagement au parking niveau -2 où j'ai garé le break qui sera leur carrosse pour la transhumance.
Une fois les deux parties devant le coffre, le reste, c'est du gâteau, on va chercher tout mon matériel d'apiculteur (couillonnade numéro 1, on aurait dû installer les ruches, puis aller chercher le reste) et pour ça, on vire nos deux combinaisons (couillonnade numéro 2), même si le temps s'est rafraichi, il fait tout de même une chaleur de bête là-dedans.
Une fois le tout devant la voiture, on va d'abord monter dans le coffre grand ouvert les deux parties de la ruche.
On se penche, un bonhomme de chaque côté de la partie basse de la ruche, le corps et une hausse, la partie qui contient la plupart des abeilles, donc...
On assure notre prise, ça doit faire dans les 30 à 40 kg ce truc, t'es prêt ? à trois... un, deux, trois... "Attends, attends", susurre mon frère, j'ai une main qui glisse... Il réaffirme sa prise en farfouillant un peu à l'aveugle (couillonnade numéro 3), on a déjà une bonne partie du poids sur les bras... Le doigt le plus externe de sa main côté façade de la ruche tâtonne...
Allez, hop, on soulève franco...
Et zou, (cagade numéro 1) ce fameux doigt externe soulève la porte qui condamnait la ruche. Un flot monstrueux d'abeilles jaillit comme une marée noire hors de la ruche !
Il tente aussitôt de refermer avec le fameux doigt (sans gant, cagade numéro 2)... ouille, aïe, ça commence à piquer...
Je me saisis d'un outil juste à côté de nous, j’appuie vigoureusement sur le haut de la porte entre-ouverte, un peu trop vigoureusement (cagade numéro 3), mon outil dépasse l'objectif et lorsque je remonte l'outil qui a dépassé sa cible (cagade numéro 4), il accroche la fameuse porte et l'ouvre en grand, nouveau flot noir d'abeilles, abeilles qui après avoir été un peu malmenées lors du transport, puis écrasées par un doigt externe maladroit, une porte vigoureusement refermée sur elles, et tout aussi vigoureusement rouverte, semblent un poil énervées...
Je cris à mon frère "On s'casse, on s'casse !"
Tous penauds, on se retrouve dans la cage d'escalier, séparés par le sas de parking des "quelques" abeilles un poil énervées donc...
On se compte, on est là tous les deux, ouf, pas de victime oubliée sur le terrain de combat.
On se compte les piqures... En bon amateur qui n'a pas jugé très vite du périlleux de la situation, il gagne haut la main, mais ça reste raisonnable, 4 à 6 piqures, le décompte devra être précisé par un arbitre objectif, alors que j'ai, par la prestance de mon "on s'casse", limité... la casse à une seule piqure sur un doigt.
Le reste (de la soirée...) est un cas d'école que nous maîtrisons tous : Comment, au deuxième sous-sol d'un parking parisien, ferez-vous rentrer dans leur ruche un gros paquet d'abeilles énervées, votre matériel, combinaisons, gants, enfumoir, briquet, lève-cadre étant posé bien à côté de la ruche énervée...
En deux mots, pour ne pas trop m'accabler moi-même, je m'équipe en motard, blouson, gants de cuir, casque, je me glisse habilement et discrètement et récupère le matos d'apiculcul (à cette heure, avec un tel contexte, y'a pas d'autre mot !).
Hop, un bon coup d'fumée (tiens, d'où ai-je eu cette astuce efficace ?), miracle, elles rentrent gentiment, ou presque. Je dois quand même sacrifier une dizaine des plus énervées qui n'arrêtent pas de voler autour de la voiture.
J'ai un moment pensé sacrifier aussi les autres occupants (humains cette fois) de l'immeuble lorsque ceux-ci, attirés par la forte odeur de fumée qui avait remonté dans les étages (jusqu'au 6eme étage !) par les canalisations d'aération, faisaient une ronde, suspicieux, prêts à dégainer leur portable avec le 18 au bout du doigt...
Polo.54 a écrit :Allez, je prends enfin le temps d'en décrire une qui a maintenant un mois d'ancienneté :
Elle concerne une intervention sur les ruches que je gère au travail. J'avais prévu de lancer un élevage royal, donc, mi-avril sur un rucher situé sur les hauteurs entre vignes et vergers, au-dessus d'un petit village. J'avais ciblé une ruche très populeuse, que j'inspecte, et dont je voulais tirer un EA en guise d'orphelinage, puis dans laquelle j'aurais inséré un cadre d'élevage fraîchement greffé. Notez-bien, j'utilise le conditionnel
Je ne trouve pas la reine au premier passage, soit. Je ne la trouve toujours pas au second passage, mais je sais avec certitude qu'il y a une reine (non marquée) en ponte. J'insiste, certainement bien trop : Les abeilles deviennent agressives et sortent par vagues. À ce signal j'aurais du m'arrêter et retenter plus tard, mais j'ai bêtement continué car le planning l'exigeait, le mien, pas celui des abeilles. Je vous fais la suite en bref : J'entends un râle (humain), je lève la tête, et je découvre (et là, tenez-vous bien et imaginez le coup d'adrénaline) un très vieux monsieur en fauteuil roulant électrique, qui lutte tant bien que mal avec les furies qui l'attaquent !
Je cours vers lui pour l'avertir, seconde erreur, les abeilles me suivent plus nombreuses encore. Je lui crie évidemment de faire demi-tour, vite ! Et pour la seconde fois imaginez ma surprise : L'ancien, dans un accès de témérité, poursuit le chemin en fauteuil roulant électrique, l'ensemble dodelinant dangereusement dans les trous/bosses du chemin loin d'être approprié pour ce type de véhicule
Je remonte rapidement remettre en place tout dans la ruche, me faisant moi-même pas mal piquer mais c'était le cadet de mes soucis sur le moment. Je quitte le rucher et me mets à la recherche de l'ancien qui, tout warrior qu'il est, avait tout-de-même l'air de s'être pris beaucoup de piqûres et pour qui je m'inquiète beaucoup ! Je ne le retrouve pas. Incroyable, il n'y a pas 15 embranchements sur le chemin, j'arpente en camionnette : Introuvable. Je repars vers le village, et je croise son fils qui me raconte que son père l'a appelé en lui disant "s'être fait piquer de partout" (tu m'étonnes !). Je laisse au fils mon numéro de téléphone pour me tenir au courant. Résultat : Le papy a passé deux mauvaises nuits, mais malgré ça, a parfaitement survécu à ses 17 piqûres du haut de ses 91 ans. C'est de la mécanique comme on n'en fait plus, j'vous l'dis !
Je suis rassuré mais sincèrement, la scène m'a hanté pendant dix jours comme rarement ça m'était arrivé. On ne me reprendra plus à ignorer les signaux clairs que les abeilles m'envoient : elles n'étaient pas prêtes !
Pas très fièrement,
Polo
jln a écrit :luxbee a écrit :...Furieuse envie de se mettre des claques !
Pas mieux :
Dans ma cour il y a un tas de bois protégé par une fenêtre de récup pour vitrer mes ruches : Une surface bien pratique pour poser cette hausse 2/3 pleine de miel, en attendant qu'une place se libère dans mon armoire de séchage.
L'étanchéité en haut est assurée par un carré d'agglo et en bas par la vitre, à moins qu'une sournoise petite cale de bois ne traîne là...
Et l'élément posé bancal de se transformer le temps que je déjeune en restau gratuit pour les abeilles du jardin.
Il a fallu renvoyer dans leurs foyers à l'aide du tuyau d'arrosage quelques centaines de convives dans un bourdonnement des grands jours.
Un repas bien arrosé en somme.
Une fois fait, il ne restait plus qu'à m'essuyer ni vu ni connu les mains mouillées sur l'arrière du short, sur lequel s'était posée... une abeille.
Et une bonne piqûre comme juste pénitence pour cette ânerie, en espérant que les pillardes, sur leur lancée, ne mettent pas la pagaille au rucher.
alexandre23 a écrit :Félicitations aux vainqueurs !
luxbee a écrit :Les enfumoirs sont magnifiques. Bravo à jln, et prévoir rapidement un NFT !
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